La convention, fixant les conditions de mise à disposition d'enseignants auprès du commandement du RSMA-Pf, signée en 2007, reconduite en 2010, puis en 2014, s’inscrit dans une dynamique de participation de la Polynésie française dans la lutte contre l’illettrisme engagée par le régiment. Cette convention permet au ministre en charge de l’éducation de Polynésie française et au vice-recteur de mettre à disposition du régiment cinq enseignants, professeurs des écoles : Yann aux Marquises, Laurette aux Australes, Nélanie, Faimano et Christiane à Arue. Ces professeurs des écoles sont également appuyés dans leur mission par des volontaires du Service civique. La convention a évolué le 17 août 2017 en permettant, en plus des mises à dispositions de fonctionnaires de l’État relavant des corps enseignants, d’attribuer des moyens complémentaires d’enseignement au bénéfice du régiment.
La grande majorité des jeunes volontaires recrutés chaque année ne détient aucun diplôme ou aucune qualification professionnelle. Le dispositif de remise à niveau scolaire a pour vocation de les préparer à l’obtention du certificat de formation générale (CFG), diplôme national reconnu dans le monde du travail. Les stagiaires sont, au début de leur incorporation sur Tahiti, évalués par un test d’illettrisme qui permet aux enseignants de les répartir par groupes de besoins. Ils bénéficient ensuite d’une prise en charge adaptée au quartier LCL Broche d’Arue durant les 8 premières semaines..
Une évaluation en français et en mathématiques vient clore cette première étape et permet à la compagnie d’accueil de continuer la préparation de ces jeunes au CFG dans les mois qui suivent. Le cycle de formation est donc réparti en quatre phases d’évaluation, entre lesquelles les jeunes bénéficient d’une préparation au CFG adaptée, avant de se présenter, en fin de formation, devant un jury d’examen habilité par le Vice-rectorat de la Polynésie française pour l’ultime épreuve orale.
Le RSMA-Pf s’appuie donc sur l’action d’enseignants, mis à disposition par leur ministère de tutelle. Au-delà de la remise à niveau scolaire, ces actions ont pour objectif de redonner confiance à des jeunes en mal-être, et en reconstruction dans un cadre propice à la réussite de leurs objectifs. C’est le lieutenant-colonel (RC) Christian qui est chargé d’accompagner les professeurs des écoles dans leurs démarches pédagogiques et éducatives auprès des jeunes, mais aussi dans leurs démarches partenariales avec les services du Pays et de l’État.
Dans cette dynamique, eu égard au public accueilli, le choix de l’introduction des langues et de la culture polynésiennes (compte tenu de l’implantation des 3 centres : tahitien, tupua’i et marquisien) dans la formation académique et la remise à niveau scolaire de volontaires stagiaires est tout à fait pertinent, notamment sur les plans :
AFFECTIF :
COGNITIF :
CULTUREL :
L’enseignement des langues et de la culture polynésiennes visera le niveau A1 du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). Toutefois, les activités proposées ne se limiteront pas au niveau A1 car le niveau A2 pourra être atteint par certains volontaires stagiaires. Un volume horaire d’enseignement de 90 minutes par semaine est requis.
C’est l’inspecteur de l’éducation nationale, qui, bénéficiant d’une lettre de mission du ministère en charge de l’éducation, pilote ce dispositif innovant.
Il s’agit d’établir et/ou renforcer les relations professionnelles entre les filières (les cadres militaires) et les enseignements (les professeurs des écoles mis à disposition du régiment, ainsi que les intervenants bénévoles) pour une plus grande continuité des apprentissages et du parcours de formation de chaque volontaire stagiaire, il s’agit donc :>
Le taux de réussite au CFG est particulièrement élevé, proche de 100 %, et comme l’a souligné le Président de la Polynésie française : « Le bilan est positif, et le régiment est sans conteste un établissement de formation professionnelle qui offre à notre jeunesse en rupture sociale une seconde chance qui leur permet d’allier formation militaire, remise à niveau scolaire, formation citoyenne et formation préprofessionnelle de qualité ».